Il y a hospitalité pure, inconditionnelle (« visitation ») quand le visiteur n’est ni invité, ni attendu, et que je dois me transformer pour lui

Pour qu’il y ait hospitalité inconditionnelle, il faut que je ne pose aucune question sur l’identité du visiteur. Je ne l’ai pas invité, je n’avais pas prévu sa venue, je n’ai préparé aucune structure d’accueil. Avec sa langue et sa culture, il m’envahit. Je dois m’adapter à lui, transformer mon chez moi. C’est une situation insupportable, angoissante. Pour survivre, j’exige des règles, des institutions politiques, juridiques et sociales nouvelles. En demandant un compromis, une médiatisation, je me débarrasse de l’hospitalité inconditionnelle.

De l’hospitalité (2001) p123

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