Toute hospitalité suppose quelque pulsion de pouvoir; et sans la possibilité de l’hospitalité, le pouvoir en soi n’est pas pensable

Hospitalité, volume 1, p64

Il y a dans toute hospitalité, irréductiblement, une valeur d’ipséité, de maîtrise, de puissance. Sans le pouvoir qu’il détient, l’hôte ne pourrait pas accueillir l’invité. Mais cela ne suffit pour ramener l’hospitalité à un désir ou une ruse du pouvoir. Sans doute l’affirmation d’un chez soi renvoie-t-elle à une pulsion de pouvoir, une pulsion d’emprise irréductible à toute autre pulsion1. Pour être capable d’hospitalité, il faut s’appuyer sur certaines facultés (la puissance, mais aussi le contrôle, l’habileté), mais il faut aussi reconnaître un certain degré d’im-pouvoir. Plutôt que de définir l’hospitalité à partir du pouvoir, on pourrait définir le pouvoir à partir de l’hospitalité : celui qui est capable d’accueillir chez lui un tiers, c’est celui qui exerce effectivement chez lui le pouvoir.

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